À nos sœurs qui brûlent de briller, voici le titre de la pièce créée et mise en scène par Myriam Boudenia lors de l’atelier théâtral « Femmes en scène » de l’association Singa. Ce projet initié par la française Isabelle Duroux et la polonaise Agatha Kroh a pour objectif de fournir des clés de compréhension interculturelle aux femmes participantes. C’est également l’occasion de créer un espace de rencontre entre des femmes « locales » (françaises) et de « nouvelles arrivantes » (d’autres pays). Une opportunité de favoriser l’inclusion.

« J’ai adhéré tout de suite à ce projet qui permet aux femmes de dire : j’existe autrement que par le témoignage de mon parcours de migration », confie l’autrice dramatique et metteuse en scène de 38 ans, Myriam Boudenia. Elle adore faire jouer des novices du théâtre. Par ailleurs, la variété et la complexité des parcours de chacune des participantes ont été pour elle un véritable nid d’inspiration.

Tout s’est enchaîné très vite

Ne pas recevoir un savoir-faire mais plutôt vivre une expérience esthétique. Telle est la feuille de route du projet. Durant chaque atelier, chacune des 16 femmes doit s’exprimer autour d’un thème. Un premier atelier de découverte permettait aux femmes de s’extérioriser. Le non-verbal a pris le dessus. Non pas forcément à cause de la barrière linguistique mais parce que les expressions corporelles donnent une dimension plurielle, émotionnelle à l’interprétation. « Nous revendiquons un art non excluant et immersif avec différents niveaux de lecture. »

D’ailleurs, c’est quelquefois difficile de mettre les mots sur certaines choses. Cette méthode a donc permis à toutes les participantes de se manifester et de choisir ce qu’elles voulaient montrer, de façon naturelle : l’amour, la colère, la joie, s’affirmer, respecter sa zone de confort et celle des autres, etc. Certaines d’entre elles avaient du mal à affronter le regard de l’autre, pour des raisons diverses. Mais ces 30 heures d’ateliers ont été un déclencheur de l’estime de soi et de la volonté de connaître l’autre.

« Je me suis retrouvée sur scène face à Soukaina qui pleurait et « ouah », c’était des larmes de joie et c’était extraordinaire ! »

Une restitution publique a eu lieu fin mars 2019. Tout s’est déroulé dans la salle Genton à la MJC Laënnec-Mermoz. « Ça a été tout simplement merveilleux. Je n’ai pu retenir mes larmes », nous explique une participante locale. Les spectateurs ont été séduits par cette pièce vivante de 25 minutes, répartie en plusieurs séquences : le voyage seul et collectif, l’espace inconnu, la peur, le silence, la colère, l’ombre, la lumière, le plaisir d’aller vers l’autre, la compréhension, etc.

« C’était une expérience très forte qui valait la peine, c’était une chance, un cadeau. Avec cet atelier, j’ai repris confiance en l’amitié, j’ai repris confiance sur le fait que quelqu’un puisse me comprendre », explique, enthousiaste, une participante en migration.

Rhamatalla Abdelkarim, Perrine Gétin, Dorothée Oké

English summary

Myriam Boudenia has created a theatre play with migrant women and local people. The aim is to encourage inclusion, to allow exchanges where everyone gets to know each other, to see that there is more to people than just their temporary situation of migration. They are not only migrants but first and foremost women.

 

Përmbledhje në shqip

Myriam Boudenia ka krijuar një shfaqje teatrore me gra migrante dhe njerëz vendas. Qëllimi është të inkurajojmë përfshirjen, të lejojmë shkëmbimet ku të gjithë njihen me njëri-tjetrin, për të parë që ka më shumë njerëz sesa thjesht situata e tyre e përkohshme e migrimit. Ata nuk janë vetëm migrantë, por para së gjithash gra.

 

Comments are closed