La chirurgie pour les femmes migrantes qui ont subi l’excision ou une mutilation génitale est une opération de plus en plus courante dans le monde. La France, où l’excision est interdite, est d’ailleurs un des pays pionniers pratiquant cette intervention.

L’unité de l’hôpital Bicêtre dans la région parisienne est l’une des rares en France à prendre en charge les victimes de manière globale et pluridisciplinaire. Chaque année, elle reçoit des centaines de femmes excisées souhaitant bénéficier d’une opération réparatrice.

Les mutilations sexuelles féminines constituent une atteinte à l’intégrité physique des femmes et des jeunes filles et permettent donc l’obtention du statut de réfugié ou de la protection subsidiaire. Des femmes en migration essaient ensuite de se reconstruire après ce traumatisme.

Chirurgie et accompagnement global

Au-delà de l’acte chirurgical, ces femmes sont entourées d’une équipe composée d’une sexologue, d’une gynécologue-obstétricienne et enfin d’une victimologue et anthropologue, Sokhna Fall, avec qui nous avons échangé.

« On avait démarré sur la chirurgie et on s’est rendu compte qu’il fallait penser beaucoup plus largement le soin. Au fil des années, on fait plus de soins que de chirurgie », explique-t-elle. L’objectif de cette équipe est d’abord d’évaluer l’état psychologique de la patiente et ensuite de déterminer si la chirurgie est la solution la plus adéquate pour elle.

Les femmes excisées sont souvent soumises à des a priori sur l’excision. Le principal étant que cette dernière les prive de plaisir sexuel ou de leur féminité. Or « on n’opère pas la honte d’avoir été excisée », souligne Sokhna Fall. L’équipe découvre alors que cette privation de plaisir peut être due non pas à l’excision en elle-même mais au fait d’avoir vécu un mariage forcé, par exemple. La chirurgie leur permet parfois d’obtenir « une forme de justice reconstructrice », par rapport au fait qu’on leur ait pris quelque chose sans demander leur avis.

Avec environ 200 à 300 prises en charge par année, ce service de l’hôpital Bicêtre dédié aux femmes excisées tente de leur apporter des solutions aussi bien dans leur vie sexuelle que dans leur vie de femme.


Ebaa Amin, Niloufar Forghani,
Marion Joubert, Seamus Kearney

English summary

A special clinic in a Parisian hospital is offering surgical and psychological reconstruction after female genital mutilations. Sexologists, victimologists and surgeons are working together to help victims of excision recover from the trauma.

 

Përmbledhje në shqip

Një klinikë speciale në një spital parizian po ofron rindërtim kirurgjik dhe psikologjik pas gjymtimeve të organeve gjenitale të grave. Seksologët, viktimologët dhe kirurgët po punojnë së bashku për të ndihmuar viktimat e jashtëqitjes të shërohen nga trauma.

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